H4CBD, H3CBN, THC-P : que faut-il savoir sur ces nouvelles molécules ?

H4CBD, HHC, H3CBN, THC-P,… ces « nouveaux cannabidoïdes » pas si récents et pas si naturels que l’on croit : explications.

Contourner la loi : l’origine des cannabidoïdes synthétiques

Le H4CBD , le H3CBN et le THC-P ont commencé à apparaître sur le marché peu après que le THC ait été interdit à l’échelle internationale. Les consommateurs soucieux de rester dans la légalité se sont progressivement tournés vers ces solutions bon marché et sans risques (judiciaires). De cette manière, nous avons vu apparaître le “spice”, le “K2”, le PTC (pète ton crâne) ou encore le tristement célèbre “goût magique” sous forme d’e-liquide pour cigarette électronique

La plupart du temps, ça ne ressemblait en rien à du cannabis : les producteurs se contentent d’herbes de Provence, de thé ou tout autre friche commune, où ils viennent sprayer leur solution psychotrope à même le produit. Mais depuis l’arrivée du CBD sur le marché, c’est devenu beaucoup trop facile (pour les revendeurs), et bien plus difficile pour les consommateurs et les autorités.

Si les recherches sur ces molécules ont débuté dans les années 40, c’est à partir de 1980 que le Dr John W. Huffman, un chercheur de l’Université Clemson, a commencé à développer plusieurs de ces composés, toujours dans un contexte de recherche sur les effets du THC et les possibles applications médicinales.

Imiter le THC

L’idée prédominante derrière la fabrication de ces produits est toujours la même : imiter au mieux, et pour le moins cher possible, les effets de notre très fameux Δ9-tétrahydrocannabinol. D’abord vendu sous forme de “produits d’encens naturels”, les revendeurs ont opté pour des packagings avec des couleurs plus vives, pour rendre leurs produits plus attrayants, plus ludiques.

Grâce à leur invisibilité aux contrôles anti-drogue, leur prix bas et leur statut juridique flou, les cannabinoïdes de synthèse ont rapidement gagné en popularité auprès des consommateurs de cannabis “classique”. Malgré les risques évidents qui ont commencé à secouer le monde scientifique (palpitations, psychoses, nausées, vomissements, pertes de conscience, …), le manque de recul et d’études sur ce sujet, les autorités ne sont pas parvenues à les contrôler.

C’est carrément le jeu du chat et de la souris : à chaque fois que le gouvernement en interdit une, les chimistes trouvent une alternative, en rajoutant ou supprimant quelques atomes sur la molécule psychotrope. Plutôt que de légaliser l’alternative naturelle une bonne fois pour toutes, ils préfèrent courir après chaque nouvelle drogue de synthèse qui sort (et les autorités auront toujours un train de retard).

Les « nouveaux cannabidoïdes » disponibles sur le marché légal

Ce qui a radicalement changé ces derniers mois, c’est que les CBD shop ont commencé à en vendre, aux yeux du grand public, notamment avec le HHC, le H4CBD, le H3CBN et plus récemment le THC-P.
Si le HHC et le THC-P sont naturellement présents dans la plante de cannabis (en très faible quantité, loin des taux actuellement en vigueur sur le marché), le H4CBD et le H3CBN ont entièrement été
créés par l’être humain.

Résultat : pour matcher la demande, les producteurs ont dû opter pour la synthétisation. C’est-à-dire que chaque molécule a été étudiée et copiée en laboratoire. Cette solution est bien moins coûteuse que de devoir extraire le THC-P ou le HHC produits naturellement par la plante. Si ces concentrations sont de l’ordre de l’infime (moins de 0,1%), voyez quelle quantité il est nécessaire de traiter pour ne faire ne serait-ce qu’un gramme. Si on part sur 0,1%, seulement 1 gramme de THC-P serait extrait d’un kilo de fleurs. On vous laisse calculer le coût de revient pour le consommateur final …

Donc oui concrètement, tous les “nouveaux cannabinoïdes” aujourd’hui consommés sur le marché proviennent bien évidement de laboratoires et non de la plante.

Synthétiques, à quel point ?

Petites spécificités pour le HHC et le H3CBN : ils sont considérés comme semi synthétiques, puisqu’ils sont “construits” sur une base de cannabinoïdes naturels (respectivement le THC et le CBN). Chacune de ses molécules a subi une hydrogénation (greffe d’atomes d’hydrogène) pour arriver aux formes semi synthétiques. Cependant, cela ne garantit à AUCUN MOMENT les mêmes propriétés thérapeutiques que les cannabinoïdes connus et reconnus.

Autre point à noter : à ce jour, nous n’avons pas assez de recul pour garantir la sécurité et la fiabilité de ces produits, encore plus lorsqu’ils proviennent de laboratoires inconnus au bataillon. Si certaines études commencent tout juste à sortir (le THC-P a été découvert en 2019), nous aurons besoin de 10 ou 20 ans de recherches et d’expériences pour pouvoir les proposer (ou non) au grand public, et sous quelles conditions. Super ! Un produit pas cher, légal et qui défonce : quid après 5/10/15 ans de consommation ?

Les méthodes de fabrication employées peuvent également comporter des risques sur la santé. On parle de purification, ce qui implique que les revendeurs peuvent en fabriquer sans passer par cette étape (moins cher) et personne n’en saura rien (non régulé).

Repérer les cannabinoïdes synthétiques

Le cannabis commence à être suffisamment étudié pour savoir qu’il ne produit rien d’autre (à des taux équivalents) que du THC, du CBD, du CBG et du CBN (et encore). Si on ne connaît pas tout le panel des cannabinoïdes produits en infime quantité, on sait très bien que ces “nouvelles molécules” ne sortent pas de nulle part : c’est soit semi synthétique, soit recopié en laboratoire.

Si vous voyez un nom “classique” (thc, cbd, …) accolé de quelques “H”, quelques chiffres et autres lettres (pourquoi pas H8CBD-OHC ?), votre esprit critique doit s’éveiller : tout comme nous l’avons mentionné ci-dessus “c’est soit semi synthétique, soit recopié en laboratoire”. Voici une liste non exhaustive de tous les cannabinoïdes “biaisés” que nous connaissons :

• HHC / HHC-P / HHC-O / HHC-PO
• H4CBD
• H3CBN
• R.A.F (rapid absorption formula)
• E9D
• THC-P / THC-O

H4CBD, HHC et THC-P : affinités avec le système endocannabidoïde

Comme nous vous l’avons précisé plus haut, le but final de ces manœuvres est toujours d’imiter le fameux Δ9-THC, tout en restant légal (du moins pour un temps). Malgré notre réticence face à ces produits, nous devons vous faire part de quelques faits :

• Le H4CBD aurait 10 fois plus d’affinités avec les récepteurs CB1 et CB2 que le CBD
• Le THC-P aurait 33 fois plus d’affinités avec les récepteurs CB1 ET CB2 que le THC
• Le HHC a des affinités semblables au THC sur les 2 récepteurs

Parler d’effets thérapeutiques et de propriétés médicinales n’est pas du tout à l’ordre du jour (sauf pour les marketeurs peu scrupuleux BIEN ENTENDU). Nous ne connaissons rien non plus des potentielles interactions médicamenteuses avec les “nouveaux cannabinoïdes”.

Et pour toutes ces raisons, Chanvre DC s’engage à ne jamais vous vendre des produits synthétiques sensés imiter le THC ou le CBD. Nous croyons fermement aux bienfaits de la phytothérapie, loin des molécules créées artificiellement.

Si nous ne vous proposons que du CBD (et bientôt du CBG et du CBN dans nos huiles), nous préférons attendre d’un vrai cadre légal soit posé pour produire et distribuer du THC plutôt que de choisir la facilité.

Si vous êtes à la recherche de fleurs similaires en goût au THC, nous vous suggérons de goûter notre Cheetas. Issue d’un croisement (Blueberry x ACDC), c’est notre création ! Cette variété n’est donc disponible que chez nous.

Chanvre DC vous recommande donc une extrême prudence envers ces nouveaux dérivés moléculaires. Nous sommes partisans de la voie traditionnelle quoi qu’il arrive :).